François Lavallée, président de la CCI Littoral Hauts-de-France, a rappelé l’effet de la conjoncture : « Notre territoire est sensible à la croissance nationale et mondiale par la prédominance de l’activité industrielle. 2017 a été une bonne année pour ce secteur, mais également pour le tourisme avec des chiffres assez exceptionnels. 2018 devrait être dans la continuité. »
Avec 400 dossiers traités, la CCI a aussi œuvré pour accompagner un certain nombre de projets : appui aux clubs et unions commerciales, l’éolien offshore, le canal Seine-Nord, la mise en place d’un fonds pour aider les entreprises qui rencontrent des problèmes de trésorerie, la mise en commun des donneurs d’ordre des marchés publics dans le cadre des grands travaux, l’aide à la formation des entreprises pour répondre aux marchés de la centrale nucléaire.
Malgré un contexte difficile, une baisse de 17% des ressources l’année prochaine, la CCI entend poursuivre ses efforts et promet de ne « supprimer aucune agence du littoral ». La CCI va également quitter ses locaux pour intégrer ceux de la Turbine, en cours d’aménagement à proximité de la gare de Dunkerque, pour réunir tous les partenaires du développement économique. « Cela donnera une vraie plateforme économique. C’est un changement de mentalité. »
Plus de 50 millions de tonnes de trafic pour le port
Stéphane Raison, président du directoire de Dunkerque-Port a, quant à lui, souligné les bons chiffres de l’année 2017 du port, qui a enfin repassé la barre symbolique de 50 millions de tonnes de trafic. « Depuis 2008, année record avec 57 millions de tonnes de trafic, le Dunkerquois a connu deux catastrophes : la fermeture de Total et celle de SRD. Cela nous a appris la résilience, l’esprit de partenariat, l’esprit de Dunkerque qui est de travailler ensemble et remonter la pente. »
En se regroupant avec les autres ports régionaux au sein de NorLink Ports, on devient le premier cluster portuaire. Parmi les résultats, l’un est très important, c’est le trafic conteneur qui a atteint 374 000 EVP, soit une hausse de 10 %, malgré les deux cyclones aux Antilles. « Je rappelle que notre ligne majeure est devenue celle en provenance de Chine. Je remercie la compagnie CGA-CGM d’avoir tant misé sur Dunkerque lorsqu’on connaissait de grosses difficultés. Ils ont décidé cette année de passer leurs navires au gaz naturel liquéfié. Cela tombe bien, on a un terminal méthanier qui a fait un peu moins d’un million de tonnes cette année. On aura en 2018 une station d’avitaillement au GNL avec Dunkerque LNG. Tout cela forme le creuset de ce que sera notre cluster portuaire de demain ».
Arcelor reste aussi un pilier de trafic portuaire dunkerquois. « Ils ont fait une année exceptionnelle avec 14,5 millions de tonnes sur les minerais, 6 millions de tonnes sur les charbons. Enfin, 2017, a vu la consolidation du trafic transmanche avec l’opérateur DFDS. Le roulier s’est rééquilibré avec Calais, et c’est une bonne nouvelle ».
L’année 2017, c’est quatre projets d’implantations qui montre le regain de dynamisme du territoire : DMT, Ecocem bientôt livré, Ecophos déjà en route, Indachlore. Sans oublier le secteur céréalier qui montre des signes très positifs de redressement. Enfin, la logistique aussi prend de l’ampleur et a encore un beau potentiel d’avenir. Comme le confirme d’ailleurs les projets d’aménagement de la zone Dunkerque Logistique International Sud.
Autre projet pour le port, celui appelé Cap 2020 qui va transformer en profondeur ses dimensions pour les 20 à 30 années qui arrivent. Un questionnaire réalisé auprès de la population montre que 78,5% des habitants du Dunkerquois soutiennent ce projet, créateur de quelque 16 000 emplois.
Le territoire compte 800 emplois de plus qu'en 2014
Pour Patrice Vergriete, l’année 2017 a aussi été positive. « S’il on peut voir en effet la trace de la conjoncture positive, j’y vois aussi les fruits de notre travail commun, de notre stratégie unitaire ». En plus de ces 4 nouvelles implantations d’entreprises, la CUD et ses partenaires ont été lauréats de l’appel à projets national TIGA, « ce qui nous permet de taper à la porte des financements du programme d’investissement d’avenir ». C’est là la reconnaissance par l’Etat du travail d’accompagnement de l’industrie pour transformer le territoire. Dunkerque compte parmi les 24 lauréats, c’est le seul de la région Hauts-de-France. 2018 sera aussi une année décisive pour le projet d’éolien offshore. « Nous attendons avec impatience les lauréats. Car le projet doit être profitable à l’économie dunkerquois sinon cela n’aurait pas de sens. »
Tournant aussi pour le secteur touristique, puisqu’on peut mesurer une augmentation de 73 % de la fréquentation en trois ans. Rappelons que le grand hôtel, sur la digue de Malo, va générer 70 emplois. Dunkerque confirme aussi son succès dans les productions cinématographiques. « Le nombre de tournage, c’est un jour sur trois ! Pas une semaine se passe sans le tournage d’un clip, d’un film, d’une vidéo. D’autres actions extrêmement innovantes ont été réalisées à Dunkerque : le chéquier senior, le lancement de la communauté entrepreneuriale. « S’il faut retenir un chiffre, c’est celui de 800 : 800 nouveaux emplois ont été créés depuis 2014 selon l’Insee ». En terme d’attractivité, la Bonne Aventure a réuni 26 000 festivaliers, dont la moitié non issue du territoire et qui donc sont venus pour l’ouverture de la saison estivale. Autre événement attendu : en 2020, la course internationale Tall Ships' Race va servir de vitrine à la station touristique.
2018, année de l'innovation sociale
« En 2018, l’innovation sociale sera mis en valeur, poursuit Patrice Vergriete. Le Dunkerquois va devenir la deuxième plus grande agglomération d’Europe, après Tallinn, à disposer de transports en commun entièrement gratuits, et cela sans augmentation de la fiscalité. Autre innovation sociale, la Fondation Dunkerquois Solidaire pour laquelle on a besoin de vous ». Deux emplois ont déjà été créés grâce aux dons des habitants, des associations et des entreprises, et d’autres verront le jour en 2018. « C’est cela l’esprit de Dunkerque. Et aujourd’hui, à l’heure où nous allons célébrer les 50 ans de la CUD, un formidable outil pour développer le territoire, je tiens à rendre hommage à cette génération politique visionnaire, et notamment Albert Denvers qui a œuvré pour la création de la CUD et Claude Prouvoyeur qui vient de nous quitter et qui a œuvré pour le Grand Dunkerque. En 2018, aura-t-on la même audace et le même sens visionnaire pour être en capacité de donner à nos enfants et petits-enfants les institutions qui leur permettront demain d’être aussi efficaces que nous pour être dans la compétition nationale et mondiale ? En 2018, quels défis a-t-on à relever ? Comment s’organiser collectivement pour pouvoir les relever ? »
