Transmettre le goût d’entreprendre

Depuis le 5 décembre, c’est officiel : la Communauté entrepreneuriale du Dunkerquois, émanation de la Turbine, est lancée. Son objectif : rassembler, fédérer la population autour de l’entrepreneuriat pour lui donner l’envie d’entreprendre.

Concept né et expérimenté à Shawinigan au Québec, une communauté entrepreneuriale est « la convergence d’acteurs clés, de leaders clés, qui partagent la même vision de leur territoire », comme le résume Denis Morin, directeur général de la communauté entrepreneuriale de Shawinigan, à l’origine du projet.

Pour la commune de 50 000 habitants, la plus prospère du Canada au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, tout commence dans les années 1960, avec le déclin de la grande industrie. En 2014, Shawinigan a perdu toutes ses grandes entreprises, 1 500 emplois et une partie de sa population. Pour stopper l’hémorragie, « tout le monde s’est mis autour de la table pour développer le goût d’entreprendre et l’esprit d’entreprise », relate Michel Angers, maire de Shawinigan.

Créateurs d’emplois, de richesses, modèles pour la communauté, personnes qui s’impliquent dans la vie de la collectivité… l’image de chef d’entreprise a été valorisée. De la maternelle au lycée, du demandeur d’emploi à l’étudiant en master, des élus aux associations, tous les citoyens ont été sensibilisés. Résultat : « Dans un endroit où, de père en fils on a toujours été salarié, l’intérêt de la population pour l’entrepreneuriat est passé de 50% à 98% », souligne Michel Angers. « C’était le début de la grande aventure entrepreneuriale de Shawinigan et la naissance de sa communauté entrepreneuriale, » reprend Denis Morin. 

L’entrepreneuriat, nouvelle perspective pour produire l’économie de demain

Une expérience enrichissante dont veut s’inspirer le territoire dunkerquois. Parce qu’il y a nécessité de diversifier l’économie, d’enclencher une dynamique de résilience. L’entrepreneuriat peut être une nouvelle perspective, qui s’appuie sur les ressources locales pour produire l’économie de demain. « Le plus gros défi est d’embarquer la population dans cette aventure, de la convaincre que l’entreprise est un choix de carrière », souligne Michel Angers.

« L’autre chance que vous avez ici, c’est qu’il y a déjà un réseau de partenaires qui travaille en amont à la sensibilisation du réseau scolaire, qu’il faut absolument associer à la communauté entrepreneuriale », note Denis Morin. D’où l’importance de l’adhésion du monde de l’éducation, maillon essentiel pour transmettre aux jeunes le goût d’entreprendre, à la communauté entrepreneuriale du Dunkerquois. « C’est un enjeu vital, d’avenir. Alors, il faut y aller, et c’est l’affaire de tous », conclut Patrice Vergriete.

De son côté, la CUD s’engage à lancer des concours de soutien à la création d’entreprise, à valoriser les initiatives des jeunes, à soutenir des événements innovants, etc. Un plan d’actions verra le jour au printemps pour être décliné durant les quatre prochaines années.

Vers le haut