"L’esprit de Dunkerque" est toujours vivace, grâce au Musée Dunkerque 1940 - Opération Dynamo et au "Sablier"

Une semaine avant la sortie en salles de « Dunkerque », la superproduction hollywoodienne de Christopher Nolan, les Dunkerquois ont assisté le 12 juillet à l’inauguration du « Sablier » et du Musée Dunkerque 1940 – Opération Dynamo. La mission de la sculpture monumentale et du musée réinventé est de transmettre aux jeunes générations les clés de la compréhension des neuf jours tragiques de l’Opération Dynamo et de la bataille de Dunkerque en mai-juin 1940. Neuf jours qui ont changé la face du monde, à (re)découvrir dans le musée qui rouvre ses portes le 17 juillet.

« Soixante-dix-sept ans plus tard, nous sommes réunis dans ce lieu chargé d’histoire, avec la volonté de ne pas oublier et de transmettre à la génération qui vient les clés de compréhension de ce que fut notre passé. Perpétuons le souvenir des soldats héroïques de la bataille de Dunkerque, de l’angoisse de l’opération Dynamo, de la destruction de la ville et de l’exode des populations dans la souffrance et les larmes ! Perpétuons aussi l’espoir d’un avenir sans haine et sans guerre et la patiente construction de la paix en Europe ! »
C’est par ces mots que Patrice Vergriete, président de la Communauté urbaine de Dunkerque et maire de Dunkerque, a lancé l’inauguration, le 10 juillet, du « Sablier » et du Musée Dunkerque 1940 – Opération Dynamo, après avoir lu quelques vers de la magnifique "Nuit de Dunkerque" de Louis Aragon, qui a vécu l'enfer de Dunkerque en mai-juin 1940.
Au pied de l’œuvre sculpturale de Séverine Hubard, la cérémonie protocolaire a réuni plusieurs centaines d’habitants de l’agglomération venus témoigner leur attachement à Dunkerque et à son Histoire. Et plus particulièrement à ces années tragiques de la Seconde Guerre mondiale, marquée par l’Opération Dynamo et la bataille de Dunkerque.

Un tournant décisif

« La plus grande opération de rembarquement de tous les temps », comme l’a rappelé Guy Lécluse, adjoint de la Ville de Dunkerque chargé des Affaires militaires, de la Défense et des Anciens Combattants, a été un tournant décisif de la Seconde Guerre mondiale. Après neuf jours très intenses,  plus de 340 000 soldats alliés (anglais, français, belges et hollandais) avaient échappé à l’enfer et regagné les côtes anglaises grâce à la noria de 800 « little-ships » venus à leur secours et à l’héroïsme des soldats français. 

Perçue comme une miraculeuse victoire par les Anglais, ce rembarquement a été vécu, pour beaucoup de Français, comme une défaite, quelques jours avant l’armistice du 22 juin 1940.
« Mais nous savons, nous à Dunkerque, que l'Opération Dynamo est synonyme de courage, de résistance, de résilience, a souligné Patrice Vergriete. L’Esprit de Dunkerque, c’est la force de résister, de faire face à l’adversité et de se relever pour se reconstruire. Souvent victime des guerres qui ont émaillé son histoire, notre ville a appris à se réinventer, à voir plus loin pour se préparer un avenir meilleur. C’est cela notre force, notre singularité, c’est ce qui fait de nous des Dunkerquois, au-delà du temps qui passe. »

Un « esprit de Dunkerque » toujours vivace

Cet « esprit de Dunkerque » est aujourd'hui « incarné » dans la sculpture proposée par Séverine Hubard, érigée dans le quartier du Grand Large, à deux pas du musée rénové. Choisie par les Dunkerquois lors d’une votation en décembre 2016, cette œuvre monumentale haute de 7,5 m se veut un point de rencontre pour les habitants de l’agglomération, comme le souhaite l’artiste « très émue d’inaugurer sa première sculpture de monument historique, qui plus est dans la ville où j’ai suivi mes études de Beaux-Arts ».

Un musée repensé, ouvert dès le 17 juillet

Ouvert au public le 17 juillet, le Musée Dunkerque 1940 – Opération Dynamo a été entièrement repensé par la Communauté urbaine de Dunkerque, en concertation avec les bénévoles de l’association Mémorial du Souvenir.
L’équipement a investi l’ensemble des courtines du Bastion 32 pour présenter sa formidable collection, patiemment constituée au fil des ans. « En 2000, nous lancions cette folle aventure pour faire connaître à tous ces neuf jours qui ont changé la face du monde, a rappelé Lucien Dayan, président de l’association. Cela a été un succès auprès des visiteurs étrangers, beaucoup moins au niveau national et local. Il a fallu la conjonction d’une élection, d’une nouvelle dynamique économique et d’un vecteur médiatique formidable (le film de Christopher Nolan) pour parvenir au musée que nous inaugurons aujourd'hui. »

Une démarche de tourisme de mémoire lancée dès 2014

Dès 2014, la Communauté urbaine de Dunkerque avait lancé une dynamique en faveur de la mémoire (concrétisée en 2016 par le 1er colloque Villes mémoires qui fédère les villes martyres de deux conflits mondiaux du XXe siècle), et décidé de soutenir le développement de ce musée créé par des passionnés.
Avant même le tournage du film de Christopher Nolan en mai-juin 2016, dont la sortie en salles le 19 juillet va porter le nom de Dunkerque dans le monde entier et mettre en lumière l’histoire singulière vécue par l’agglomération en mai-juin 1940.
Dans le même esprit que le projet Villes Mémoires, l’ambition de la CUD est, grâce au « Sablier » et au Musée Dunkerque 1940 – Opération Dynamo, de transmettre aux jeunes générations cette histoire de villes meurtries qui se sont sans cesse reconstruites et réinventées, avec un message de paix et d’espoir.
Reste à chacun désormais de passer le seuil du musée réinventé pour replonger dans ces neuf jours tragiques qui ont changé la face du monde, avant ou après avoir vu le film de Christopher Nolan…

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