Dunkerque au rendez-vous de la relance

Pionnière en matière de transition industrielle et environnementale, la CUD et ses partenaires se sont mobilisés pendant la crise sanitaire pour soutenir l’économie locale. Alors que le gouvernement et l’Europe viennent de présenter leur plan de relance économique, cette mobilisation leur permettra de décrocher les fonds nécessaires permettant de poursuivre et d’accélérer la modernisation du tissu industriel.

Voilà un an, l’agglomération dunkerquoise était reconnue « Territoire d’innovation » par l’État, ce qui lui permettra de bénéficier dans les dix ans à venir d’un investissement de 288 millions d’euros, injectés par l’État et les 70 partenaires mobilisés par la CUD pour réaliser la transition énergétique du territoire industriel et portuaire. Nourri par de nombreux mois d’échanges avec les acteurs locaux, ce projet se concrétise sur différents sujets.

Emettre toujours moins de CO2

Le dialogue nourri avec les industries a rapidement mis en évidence que la relance passerait par une industrie plus économe en ressources et moins émettrice de CO2. Chercher à se passer de l’utilisation de combustibles fossiles tels que le pétrole, le charbon ou le gaz pour les remplacer par des énergies renouvelables, voilà ce qu’on appelle la décarbonation. 

Soutenu par la collectivité et la CCI, un collectif d’industriels des Hauts-de- France et de Dunkerque se mobilise pour trouver des solutions innovantes qui permettraient de baisser les émissions de CO2 et ont rédigé un manifeste « Vers un pacte industriel et territorial pour une neutralité carbone ». EuraEnergie (le parc d’innovation d’innovations énergétiques prochainement construit au Mole 2) et ses partenaires rédigent actuellement la feuille de route vers la neutralité carbone à 20 ans et cherchent des solutions innovantes. 

Après des Rencontres nationales CO2 en juillet 2019, Dunkerque a accueilli en octobre les Rencontres européennes CO2, industrie et territoire, organisées autour des enjeux d’approvisionnement en matières premières, des process de décarbonation, de captation, valorisation et stockage du CO2. L’objectif est que Dunkerque devienne un laboratoire de réduction des émissions de CO2 et bénéficie de fonds pour l’innovation et l’investissement.

Réutiliser la chaleur émise par les industries

Depuis près de quarante ans, la chaleur issue des installations industrielles d’ArcelorMittal est récupérée pour alimenter en chauffage et en eau chaude sanitaire l’équivalent de 16 000 logements aujourd’hui et de nombreux équipements publics. L’extension progressive de ce réseau, couplée au raccordement au réseau de Grande-Synthe, permettra d’éviter un rejet annuel de 5500 tonnes de CO2 dans l’atmosphère. 

Un autre objectif de la CUD et de ses partenaires est de créer une « autoroute de la chaleur » pour récupérer et exploiter l’énergie fatale des sites industriels. 

Développer la filière hydrogène

Pour devenir la première plateforme énergétique du XXIe siècle, la CUD mise également sur le développement de sources d’énergie renouvelables, notamment la filière hydrogène, pour la produire sur le territoire (projet H2 V par exemple) puis l’injecter dans les réseaux de gaz naturel (expérimentation GHRYD à Cappelle-la-Grande) ou dans de nouvelles formes de transports circulant avec ce gaz non émetteur de gaz à effets de serre.

La CUD mène actuellement un projet de requalification innovante des zones industrielles de Petite-Synthe et de Grande-Synthe, en travaillant, avec les industriels, sur toutes les thématiques de la transition écologique, économique et sociale (cadre de vie, aménagement, voirie, transports et mobilité vertueuse, eau, énergie…), afin d’inventer les zones industrielles et les mobilités de demain.

Mobilisation pour soutenir l’économie

Frappée de plein fouet par la crise du COVID-19, la CUD s’est mobilisée de suite pour soutenir l’économie locale. En créant un fonds de secours exceptionnel de 500 000 € pour les entreprises, en mettant sur pied un fonds d’adaptation pour les commerces.

La CUD a également lancé une mobilisation générale des acteurs économiques pour que le territoire soit prêt à mener les actions nécessaires à la relance de l’économie, tout en tirant les enseignements de cette crise d’une ampleur inédite. Du côté du BTP, la quasi-totalité des chantiers sous maîtrise d’œuvre publique (CUD, mairies, Syndicat de l’eau, Grand Port Maritime, bailleurs sociaux…) avait redémarré, un ballon d’air pour les entreprises du secteur. « Notre priorité était de faire repartir un maximum de chantiers, comme la Zone des Grandes Industries et le bâtiment Brexit au port ouest, précise Stéphane Raison, président du GPMD. Nous préparons nos opérations 2021, comme la nouvelle passerelle routière du port ouest, en attendant de connaître plus précisément le montant du plan de relance national. »

Un plan de relance national de 100 millions d’euros, baptisé France Relance, que le gouvernement a présenté à la fin de l’été (doté à 40 % par l’Europe). L’une de ses priorités est la transition économique et environnementale, un sujet sur lequel l’agglomération dunkerquoise est pionnière en la matière comme le prouvent les nombreux projets labellisés « Territoire d’Innovation ». C’est pourquoi elle se mobilise une fois de plus pour décrocher les fonds qui permettront de moderniser le tissu industriel et de convaincre d’autres entreprises de s’implanter ici.

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